De tout temps et sous toutes les latitudes, les oiseaux ont fasciné les Hommes qui ont cherché à les imiter en volant, en se parant de leurs plumes, en imitant leur comportement et leur chant. Ce dossier témoigne de la diversité de ses manifestations à travers la musique, le chant et la danse.
Textes, photos, vidéos © Patrick Kersalé 2011-2024, sauf mention spéciale. Dernière mise à jour : 23 août 2024.
SOMMAIRE
Quand l'homme parle le langage des oiseaux
. Le gai rossignol sauvage
. L'alouette
. Parler oiseau
. Concours de chants d'oiseaux
. L'homme-cormoran
. Sifflet aviforme africain
. Rossignols à eau
. L'oracle
. L'esprit de vengeance
. Le film
. De la quête de la matière première
. Du traitement de la matière première
. Du son à l'œuvre
. De la motivation d'un compositeur
PAE associé
DOCU associé
Le gai rossignol sauvage
Pièce emblématique du répertoire du galoubet-tambourin provençal, le “gai rossignol sauvage” est une pièce traditionnelle vivante. Bien que le thème en ait été figé par l’écriture au XIXe siècle, chaque musicien continue de le faire vivre en y apportant une touche personnelle.
La pièce est interprétée par deux musiciens représentatifs de l’univers de la musique traditionnelle provençale : Jean-Pierre Miaule et André Gabriel. Le premier nous la présente de manière détaillée, le second l’interprète en concert avec humour.
Le gai rossignol sauvage, selon Jean-Pierre Miaule
Lieu : France. Mondragon (Vaucluse). Date : Mars 2005.
Durée : 10:29. Contexte : Jeu à portée pédagogique. © P. Kersalé 2005-2024.
La séquence pas-à-pas
00:12 - Présentation générale de l’œuvre : structure, évolution.
01:34 - Les apports de Jean-Pierre Miaule à l’œuvre.
04:58 - Interprétation complète de l’œuvre.
Le gai rossignol sauvage, selon André Gabriel
Lieu : France. Châteauneuf-de-Gadagne (Vaucluse). Date : Juillet 2002.
Durée : 03:40. Contexte : Récital public dans l’église du village.
© P. Kersalé 2002-2024.
La séquence pas-à-pas
00:10 - Introduction « humoristique » de l’œuvre.
00:53 - Exposition du thème.
01:03 - André Gabriel – 1ère variation.
01:26 - André Gabriel – 2ème variation.
01:57 - R. Wagner. Lohengrin – Évocation du cygne.
02:22 - R. Strauss. La femme sans ombre – La voix du faucon.
02:27 - G. Rossini. Guillaume Tell – Trompes des bergers dans les montagnes.
02:33 - André Gabriel – Évocation du coucou.
02:36 - L.V. Beethoven. Symphonie Pastorale – Éveil d’impression agréables en arrivant à la campagne.
02:50 - W.A. Mozart. La flûte enchantée – Air du Glockenspiel.
02:57 - Variation sur la « coumaire Nourado » (Noël provençal).
L'alouette
L’Alouette (ciocîrlia) est la pièce de virtuosité que tout musicien populaire roumain doit savoir interpréter. Fréquemment jouée au violon par les lautari (musiciens professionnels roumains) dans les taraf (formation orchestrale populaire animant mariages, fêtes familiales et sociales), les joueurs de nai (flûte de Pan) l’ont depuis bien longtemps inscrite à leur répertoire.
Si la structure générale de la pièce est le plus souvent respectée (exposition du thème, improvisation, reprise du thème) c’est dans l’improvisation que les musiciens se distinguent, chacun imitant les oiseaux à sa manière. On retrouve cependant toujours le même “intrus” : le coucou.
Lieu : Roumanie. Date : 2005 Durée : 01:41.
Contexte : Jeu pour tournage vidéo. © Éditions Lugdivine 2005-2021
Parler oiseau
Hélen Baud, facteur français de appeaux, nous entraîne, à travers une interview et des démonstrations, à la découverte des appeaux, des outils sonores méconnus du grand public. Originellement conçus pour les chasseurs, ils sont aujourd’hui utilisés par les ornithologues et les pédagogues.
Vous trouverez dans le PAE De l'objet sonore au paysage musical de nombreuses démonstrations d'appeaux d'Helen Baud.
Lieu : France. Carpentras (Vaucluse). Date : Mars 2005. Durée : 07:59.
© Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2005-2024.
La séquence pas-à-pas
00:06 - Les origines.
01:14 - Les utilisateurs.
01:46 - Les utilisations.
03:34 - Les typologies (appeaux à souffler, appeaux manuels) .
05:44 - La fabrication.
07:20 - Conclusion.
Concours de chants d'oiseaux
Chaque année, le Festival de l’oiseau et de la nature en Picardie réunit des imitateurs de chants d’oiseaux qui s’unissent et s’affrontent, rivalisant d’ingéniosité pour imiter du mieux possible la voix des oiseaux. En 2002, huit candidats étaient en lice. Au programme : deux imitations imposées — l’une en solo (la huppe fasciée) et l’autre en duo (le canard siffleur) — et une imitation libre. Pour le duo de canards siffleurs, les candidats pouvaient imiter deux mâles, deux femelles ou un mâle et une femelle. Chaque prestation, limitée à une minute, pouvait être agrémentée d’une mise en scène (imitation du vol, parade nuptiale dans le cas des couples de canards siffleurs…).
La séquence vidéo est structurée autour d’une interview de Henri Sannier, l’animateur du concours. Les imitations présentée ne suivent pas le déroulement du concours mais illustrent le propos. Le concours débutait par l’imitation de la huppe fasciée par l’ensemble des candidats, puis celle du canard siffleur pour se terminer par les imitations libres.
Lieu : France. Théâtre Municipal d’Abbeville. Date : 13 avril 2002.
Durée : 05:01. © Festival de l’oiseau et de la nature en Picardie : 2002-2024.
La séquence pas-à-pas
00:19 - Imitation du goéland argenté.
00:35 - Imitation du chevalier aboyeur.
01:16 - Imitation du canard siffleur.
01:41 - Imitation de la huppe fasciée.
02:23 - Imitation du pigeon domestique.
02:57 - Imitation de l’huîtrier pie.
03:18 - Imitation du martinet noir.
03:35 - Imitation de l’oie cendrée.
03:58 - Imitation de l’étourneau sansonnet.
04:21 - Impressions du vainqueur du concours.
04:35 - Imitation de la chouette hulotte.
L'homme-cormoran
Devinette : « Je vis dans l’Empire du milieu, vais au travail à vélo, me baigne tout habillé et avec un collier, pêche pour mon maître, me prélasse au soleil et pose comme une star devant les photographes. » Qui suis-je ?
La ville de Dali est située sur la rive ouest du lac Erhai. Elle était, entre le Xe et le XIIIe siècle, la capitale du royaume bai ainsi qu’une étape importante sur la route de la soie. Le lac Erhai est une petite mer intérieure avec ses 42 km de longueur et 9 km de largeur. Très poissonneux, on y dénombre pas moins de 40 espèces de poissons. Les villages qui le bordent vivent de la pêche et de l’élevage de la carpe, poisson de fête dans la gastronomie chinoise. Un grand nombre d’embarcations de pêche, de transport de passagers et de marchandises le sillonnent.
En dehors de la pisciculture et de la pêche au filet, la pêche à l’aide du Grand Cormoran, pratiquée aujourd’hui encore par les hommes peuple bai, constitue l’un des attraits majeurs de ce lac pour les visiteurs du monde entier.
Les cormorans sont élevés et dressés pour cette pêche singulière. Le particularisme naturel du cormoran est d’être un grand consommateur de poisson. Il peut en engloutir plus de 500 g par jour ! La nature a aidé cet oiseau dans sa tâche pour la pêche : contrairement à la plupart des oiseaux, son plumage se gorge d’eau, ce qui lui permet de plonger jusqu’à 25 mètres à la manière d’un plongeur lesté et d’y rester jusqu’à 3 mn.
Afin qu’il n’avale pas les poissons, le pêcheur noue un petit lacet végétal autour du cou de l’oiseau. Les poissons sont ensuite régurgités. Sur une année cumulée, un cormoran peut pêcher 600 kg à une tonne de poissons, ce qui en fait un allié précieux.
La reproduction des cormorans fait l’objet de toutes les attentions. Les couples nidifient sur le bateau de leur propriétaire. Les œufs sont en partie couvés par des poules afin d’optimiser le taux d’éclosion.
Un cormoran peut servir son maître durant environ une quinzaine d’années.
Lieu : Chine. Province du Yunnan. Ville de Dali. Lac Erhai.
Date : Février 2002. Durée : 13:54. © Patrick Kersalé 2002-2024.
Contexte
La pêche au cormoran tend aujourd'hui à disparaître en tant qu'activité directement nourricière, non quelle soit fondamentalement moins rentable que d'autres formes de pêche traditionnelle, mais elle est plus rémunératrice lorsqu'elle est pratiquée comme une attraction pour touristes chinois ou étrangers : démonstration de la technique de pêche et photographies rémunérées.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Situation géographique de l'événement. Calligraphe. Pagode. Vol de cormoran. Pêcheurs sur le Lac Erhai.
01:20 - Le pêcheur prépare les colliers végétaux des cormorans.
01:53 - Un collier végétal, modérément serré, est posé autour du cou de l'oiseau afin qu'il n'avale pas les poissons. Ce collier ne l'empêche pas, toutefois, d'avaler les alevins avec lesquels le pêcheur les encourage.
02:56 - Sur le lac Erhai se pratique également la pêche au filet
03:22 - Le pêcheur tente d'attirer les cormorans vers son bateau. Dans un premier temps, il leur montre le panier contenant habituellement les alevins avec lesquels il les régale, puis communique avec eux en imitant leur voix.
03:32 - Pour inviter les oiseaux à le rejoindre, le pêcheur frappe le fond de son embarcation métallique.
04:23 - Le pêcheur émet de légers sifflements pour attirer les oiseaux.
04:55 - L'homme prépare les alevins avec lesquels il motivera ses oiseaux.
05:11 - Les cormorans sont transférés manuellement depuis le côté terre vers le côté lac car les embarcations gênent leur passage.
06:13 - Gros bâtons d'encens brûlés afin de s'attirer les grâces des divinités (le tournage a été effectué dans la période du Nouvel An chinois).
06:29 - Le pêcheur utilise un chuintement en même temps qu'il lance les alevins.
06:59 - Trois cormorans plongent exactement au même moment, semblant répondre à un énigmatique « mot d'ordre ».
07:37 - Le cormoran à gauche de l'écran a attrapé un poisson ; il le projette légèrement en l'air pour mieux l'avaler. Une seconde plus tard, un second cormoran, situé derrière le premier, attrape lui aussi un poisson (utiliser la fonction image par image du lecteur vidéo).
07:41 - La forme du poisson est bien visible dans le cou du cormoran.
07:56 - Le cormoran, gêné par le poisson qu'il ne peut avaler, est monté à terre pour attendre sa délivrance.
08:17 - Le poisson est dégluti.
08:23 - Pêche traditionnelle au filet.
08:55 - Un autre cormoran a attrapé un poisson.
09:16 - Le pêcheur extirpe le poisson du cou de l'oiseau.
09:49 - Les grandes embarcations à moteur constituent un danger de premier ordre pour les cormorans, motivation supplémentaire pour abandonner ce type de pêche.
09:58 - Le pêcheur inquiet, tente de regrouper ses oiseaux auprès de lui.
10:53 - Des femmes de la minorité ethnique bai débarquent avec leurs lourdes hottes à portage frontal.
10:58 - De retour au port, le pêcheur récupère ses cormorans qui vont faire sécher leurs ailes.
13:00 - Le pêcheur propose à des touristes de passage de faire une photo avec ses cormorans.
13:27 - Que n'aime pas ce cormoran : l'homme ou sa casquette de marque ?
On utilise, en Afrique subsaharienne, nombre de sifflets de communication dont la diversité des matières (bois, bambou, métal, argile, os, ivoire, plastique…) n’a d’égal que celle des formes (tubulaire, sphérique, anthropomorphe, zoomorphe, spécifique). Mais les instruments qui nous intéressent plus directement ici sont bien entendu les sifflets aviformes. Certains, rares, représentent de manière évidente un oiseau comme celui présenté ici.
D’autres, plus fréquents, symbolisent un oiseau aux ailes déployées. Ces derniers sont utilisés indifféremment comme outil de communication entre les hommes et avec les entités spirituelles. Le dessin de droite montre le sifflet en coupe ; la partie verticale représente le conduit d’insufflation et les parties latérales les canaux débouchant sur les orifices de jeu.
Lieu & date : Burkina Faso. Province de la Bougouriba. Village de Bonfesso. Ethnies Dyan et Pougouli. Janvier 2000.
Durée : 02:14. © Patrick Kersalé 2000-2024.
Contexte
Voici quelques décennies encore, certaines ethnies du sud-ouest du Burkina Faso (Dyan, Lobi, Pougouli, Dagara…), réglaient tout homicide, volontaire ou involontaire, par la vengeance. Celle-ci était organisée par la famille ou les alliés de clan de la victime, soit sous le couvert de la discrétion, soit sous forme d’une expédition punitive. De telles pratiques tendent à se raréfier aujourd’hui, le gouvernement burkinabè assurant une justice républicaine.
Cette séquence est une mise en scène de vengeance et n’a qu’un objectif démonstratif.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Situation géographique de l’événement.
00:23 - Sous l’œil vigilant et intéressé d’un vautour charognard (Necrosyrtes monachus), deux hommes règlent leur différent à mains nues.
00:26 - Un membre du clan du défunt, accompagné d’un joueur de trompe à embouchure latérale, encourage de son sifflet les guerriers à venger le mort.
00:53 - On voit distinctement les deux montants de bois en forme de triangle représentant les ailes déployées d’un oiseau. La partie du triangle montant du doigt du joueur vers la partie supérieure du corps de l’instrument est creuse. La pointe de chaque triangle se termine par un trou, permettant à l’utilisateur de générer plusieurs notes.
01:04 - Le joueur de sifflet porte un carquois contenant des flèches empoisonnées pouvant servir à la fois à la chasse et pour effectuer une vengeance. (Les hommes de cette région étaient autrefois de fins archets. Ceux des générations les plus anciennes continuent à se déplacer avec leur arc, leur carquois et parfois même leur tabouret à trois pieds ; la croyance veut qu'une fois assis dessus, ils deviennent invulnérables).
01:18 - Scène de bataille avec des tirs à l’arc.
01:58 - Une fois la vengeance effectuée, les hommes se réjouissent à grand renfort de cris, de sifflements et de jeux de trompe.
Rossignols à eau
Le rossignol à eau (terraïette ou tarraïette selon la région, également orthographié « terraillette » — « li terraïetto » en provençal,) est un des éléments du patrimoine provençal au même titre que les santons. Si, dans cette région, il est considéré comme un simple jouet d’enfant, en Alsace, c’est un objet avec lequel on ne badine pas ; il y a même vécu des heures sombres !
Contexte : Jeu à vocation pédagogique. Lieu & date : France, Vaucluse, Mondragon. Mars 2005. Durée : 05:55. © Éd. Lugdivine, P. Kersalé 2005-2024.
La séquence pas-à-pas
00:12 - Présentation de la terraïette (démonstration, fabrication).
01:58 - Une terraïette aux couleurs de la Provence : le vert, couleur de l’olivier et le jaune, teinte du miel.
02:16 - La terraïette symbole de la conception de l’univers.
02:51 - Démonstration de diverses terraïettes.
03:37 - La terraïette sur les foires du XIXe au XXIe siècle.
04:14 - Le rossignol à eau en Alsace : symbolique et usage.
L'oracle
Dans les sociétés pratiquant le culte des esprits (communément nommé animisme) le sacrifice est un acte central. Chez les Gan du Burkina Faso, comme chez la plupart des populations d’Afrique subsaharienne, le sacrifice peut être offert pour diverses raisons : compenser un prélèvement dans la nature (arbre, feuillage, racine, mil, maïs, igname…), sacraliser ou, au contraire, désacraliser un objet (céréale, objet de culte, grenier…), obtenir une réponse à une question posée à une entité spirituelle. La nature du sacrifice est généralement déterminée par la divination. L’objet sacrificiel peut être unique ou multiple. Il existe une hiérarchie qualitative des objets sacrificiels ; ainsi du moins important au plus important : mil délayé dans de l'eau, bière de sorgho, cauris (coquillage du genre Cypraea), argent, poussin, poule ou coq (avec notion de couleur), chèvre, mouton, chat, chien, bœuf, personne humaine (autrefois).
Le sacrifice le plus fréquent est celui d’un poussin ou d’un poulet. À l’aube de son trépas, l’oiseau devient le vecteur de l’oracle. La communication s’instaure bilatéralement : l’homme pose une question à l’entité spirituelle qui répond à travers le mode d’expiration de l’oiseau. Ou encore, l’homme est informé de l’acceptation ou du refus de l’offrande par l’entité. Si l’oiseau expire sur le dos, la réponse est positive ou la requête acceptée. S'il meurt sur le ventre, la réponse est négative ou la requête refusée. S'il s'éteint sur le côté, il faut reprendre ou abandonner la procédure, la réponse étant considérée comme nulle.
Les sacrifices sont effectués essentiellement dans trois cas de figures :
Lieu : Burkina Faso. Province du Poni. Village d’Obiré. Ethnie Gan.
Date : Décembre 1999. Durée : 03:04. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Contexte
Les Gan croient (comme la plupart des peuples animistes d’Afrique de l’Ouest) en un dieu unique. Pour communiquer avec cette entité supérieure, ils disposent d’intermédiaires que l’on a pour habitude de nommer esprits, génies, ancêtre, matérialisés ou non. La matérialisation peut être une statuette, une pierre ou un amas de cailloux, une poterie, des branchages… En Afrique occidentale francophone, ces représentations physiques sont dénommées “fétiches”.
Chez les Gan, le sacrifice et l’incantation qui le précède sont toujours conduits par au moins deux personnes : « celui qui conduit l’incantation » et « celui qui suit l’incantation ». Si la phrase comporte un seul mot, il est répété par le suiveur ; si elle en comporte plusieurs, seul le dernier est répété.
Le poulet a un double usage : simple offrande à l’entité que l’on souhaite honorer et/ou vecteur de la communication entre Dieu et les hommes. Il ne faut surtout pas mésestimer la valeur d’un poulet pour la plupart des Africains vivant en brousse. Il représente une partie de son patrimoine, lequel s’élevant bien souvent à seulement quelques centaines d’euros.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Situation géographique de l’événement.
00:29 - Trois hommes se sont associés pour ce sacrifice. Le commanditaire est celui qui tient le poulet. L’entité spirituelle est représentée par des branchages plantés en terre. Sur le sol, des cauris sont disposés en ligne. Des crânes d’animaux sacrifiés, des plumes de poulet, sont accrochés aux branchages. Une prière introductive est accompagnée d’une offrande d’alcool blanc à l’entité spirituelle.
00:44 - L’entité spirituelle est éveillée à l’aide d’une clochette de fer.
00:50 - Une prière est prononcée selon la procédure décrite ci-avant : « Dieu suprême, si j’appelle Dieu, j’appelle le père. J’ai appelé le père. J’appelle les ancêtres. Si j’appelle les ancêtres, j’appelle l’autel de la terre, j’appelle l’esprit. J’ai pris des cauris pour aller consulter le panier de divination de Herkèrè. Dans le panier, tu as pris la lame (du couteau) et tu m’as donné le fourreau. Colle les plumes du poulet. Si tu vois ceux qui cherchent aujourd’hui à me nuire alors que j’ai essayé en vain à résoudre mes problèmes, si c’est seulement cela qui en est la cause, je ne vais pas plus discuter, couche ce poulet sur le dos. » Traduction par Koffi Farma.
01:16 - Le sacrificateur égorge le poulet et le pose à terre. Il bat des ailes avant d’expirer. Il s’arrête tout d’abord sur le côté puis bat de nouveau des ailes avant d’expirer sur le côté. (Dieu a parlé à travers l’oiseau, symbole de l’innocence. Le commanditaire du sacrifice ne connaît donc pas la raison de son échec. Il va devoir continuer à investiguer en consultant de nouveau les entités spirituelles par l’intermédiaire du devin. Une offrande plus importante sera peut-être réclamée).
L’esprit de vengeance
En Afrique occidentale et au Burkina Faso notamment, la confrérie initiatique des chasseurs sénoufo perpétue des traditions millénaires. Elle prêche la liberté, l’égalité, la fraternité et l’entente entre tous les hommes, sans distinction de classe, de naissance, de croyance ni d’origine. Si le fusil s’est aujourd’hui substitué à l’arc, le rapport de force existant entre l’homme et l’animal n’en a pas pour autant été rompu. Lorsqu’il expire, le gibier libère le nyama, qui poursuivra le chasseur sa vie durant. Des rituels l’aideront à l’exorciser et l’apprivoiser.
Cette séquence nous montre :
Lieu : Burkina Faso. Province du Kénédougou. Village de Ouolonkoto. Ethnie Sénoufo. Date : Janvier 2000. Durée : 04:33. © Patrick Kersalé 2000-2024.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Situation géographique de l’événement.
00:21 - Soixante-dix chasseurs de la confrérie partent à la chasse. Il se sépareront un peu plus tard en petits groupes. Ils sont accompagnés de chantres qui accompagnent leurs louanges d’une harpe-luth et de racleurs métalliques.
00:55 - Un groupe de cinq chasseurs a repéré un oiseau dans un arbre.
01:20 - Un Touraco violet est abattu.
Pour se protéger du nyama* de l’oiseau les chasseurs effectuent divers rituels :
01:27 - Une poudre magique est introduite dans chacun des orifices de l’oiseau.
01:40 - Une prière magique est dite sur la lame du couteau avec lequel on égorge l’oiseau.
01:53 - Le sang de l’animal est répandu sur le gri-gri protecteur du maître chasseur.
02:32 - Les chasseurs utilisent des sifflets de bois, d’une part pour annoncer leur victoire sur les animaux de la brousse sauvage et d’autre part pour d’avertir les autres groupes de chasseurs de leur arrivée imminente au point de rendez-vous préalablement défini.
02:51 - Les chasseurs viennent déposer devant leur chef les oiseaux abattus en les maintenant entre leurs dents et en rampant en signe de soumission.
03:55 - Les chantres louangent le chef des chasseurs.
04:17 - De retour au village, les anciens chasseurs se partagent les plus belles plumes du butin.
De tout temps et en tout lieu, les oiseaux ont inspiré l’Homme dans sa création sonore. L’ornitho-musicologue français Bernard Fort utilise les chants d’oiseaux comme matière première pour composer des œuvres musicales. De la collecte de terrain au traitement informatique, il dévoile pour la première fois tout le processus de création.
Cette section s'articule autour d'un film complet puis de quatre séquences à caractère pédagogique.
Contexte : Réalisation d'un film pédagogique.
Lieux : France, La Dombes (Ain). La Villa Gillet, Lyon (Rhône).
Date : 2005. Durée : 29:27. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2005-2024.
Lieu : Étangs de la Dombes (Ain). Date : Avril 2005. Durée : 07:00.
© Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2005-2024.
La séquence pas-à-pas
00:00 - À propos du lieu du collectage sonore (La Dombes), ses qualités, ses contraintes.
00:22 - Situation géographique de l’évènement.
01:03 - Présentation du matériel d’enregistrement : magnétophone DAT, casque, microphone, parabole. Utilisation de la parabole.
06:15 - Un paysage sonore d’oiseaux est capté alternativement avec une paire de microphones standards et un microphone stéréophonique équipé d’une parabole. Dans le premier cas, le son est fortement pollué par l’environnement ; dans le second, les nuisances sonores sont amoindries (CQFD).
Lieu : Studios du GMVL - Villa Gillet (Lyon, Rhône). Date : Avril 2005.
Durée : 09:48. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2005-2024.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Traitement informatique des enregistrements sonores.
06:08 - Analyse d’un fragment de chant de rossignol philomèle.
Lieu : Studios du GMVL - Villa Gillet (Lyon, Rhône). Date : Avril 2005.
Durée : 10:51. © Éditions Lugdivine, Patrick Kersalé 2005-2024.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Analyse de la construction de l’œuvre de Bernard Fort : "La Dynamique du Chant".
04:27 - Défilement de la "partition informatique" de l’œuvre "La Dynamique du Chant".
Lieu : Studios du GMVL - Villa Gillet (Lyon, Rhône).
Date : Avril 2005. Durée : 01:41. © Éditions Lugdivine, P. Kersalé 2005-2024.
Bernard Fort fait part de ses motivations de compositeur.