SOMMAIRE
. Tambour conique
. Tambour cylindrique
. Tambour-gobelet
. Tambour-sablier
. Timbale
Les tambours coniques sont toujours creusés dans un tronc d'arbre. Ils comportent une unique membrane tendue par des lanières de cuir et un jeu de six clous de bois disposés de manière équidistante autour de la tête de l’instrument. Leur taille varie selon des canons fixés par les diverses traditions. La partie antérieure étant ouverte, il convient de laisser l'onde de choc générée par la percussion s'échapper par le pied. Pour cela, le tambour est porté sous le bras ou, quand il est grand, il est posé de biais sur le sol. Il est frappé avec un(e) ou deux bâtons/baguettes, à mains nues, ou de manière mixte.
Lieu & date : Village d'Obiré. Burkina Faso. 1999.
Durée : 01:34. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Lors de leurs dernières funérailles, les Gan jouent un ensemble de tambours dénommé koto, composé du tambour koto, du bɛrɛ̃ntɛ et du kpegbe bie. Les deux premiers sont posés et le troisième porté sous le bras.
Les tambours cylindriques traditionnels sont monoxyles, c'est-à-dire creusés dans un tronc d'arbre. Plus récemment, on a vu apparaître des instruments fait avec un bidon métallique. Ils ont toujours deux membranes. Ils sont portés à l'épaule ou posés au sol et frappés avec deux batons ou un bâton et une main.
Lieu & date : Village de Gbomblora. Burkina Faso. 1999.
Durée : 00:50. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Cette séquence présente l'ensemble des trois tambours du rite initiatique du dyoro qui a lieu tous les sept ans, regroupant les garçons de 8 à 10 ans. Les musiciens sont Binaté Kambou, Ollo Joachim Kambou, Gouhité Herman Somé.
En Afrique subsaharienne, le tambour-gobelet (tambour en forme de gobelet ou calice) le plus connu et le plus prisé est sans conteste le djembé. Mais ne nous y trompons pas, le djembé que nous connaissons dans les grands centres urbains d'Afrique subsaharienne et en Occident est une évolution d'un instrument plus ancien — toujours existant — dont la peau est tendue avec des ligatures de cuir et des clous de bois, plus ou moins gros, répartis autour de la tête de l'instrument. Si le bois et la peau de chèvre demeurent africains, les robustes cordelettes de Nylon capables de supporter des dizaines de kilos de traction viennent d'Occident.
Le djembé moderne est le fruit d'un échange gagnant-gagnant afro-occidental ! Cette nouvelle technologie a été recherchée afin de hausser la note la plus aiguë, offrant à l'instrument la place de super-soliste à laquelle il ne pouvait autrefois prétendre faute de super-performances sonores.
Le secret du succès international du néo-djembé pourrait se résumer ainsi :
Lieu & date : Ville de Bobo Dioulasso. Burkina Faso. 1999.
Durée : 01:26. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Pour aller plus loin : Tambours et djembés du Burkina Faso (DOCU)
Né en 1970, Tahirou Djembé joue le djembé depuis 1983. Il a été le disciple d'Adama Dramé dès 1985. Il a joué avec Baba Kouyaté comme second djembé, Madou Koné de l'ensemble Koko. Il a fait plusieurs tournées en Europe. Il a créé son propre groupe en 1988 à Bobo-Dioulasso. Tahirou Djembé appuie sa création musicale sur la base des rythmes traditionnels de l'Afrique occidentale.
Dans cette séquence on peut voir et entendre divers instruments répandus dans tout le pays mandingue.
Le tambour sablier, ou plus exactement “tambour en forme de sablier” est répandu en Afrique subsaharienne. On le qualifie également de “tambour à tension variable” puisque, par le jeu de sa ligature alternative passant au-dessus de la dépression centrale, on peut faire varier la tension des membranes et, par conséquent, la hauteur du son dans un spectre tonal infini compris entre la notre émise lorsque les liens sont détendus jusqu'à la tension maximale autorisée par la résistance des matériaux et la force du tambourinaire. Grâce à cette technologie, ce tambour est aussi qualifié de “tambour parleur”. On ne frappe qu'une peau, la seconde pouvant être considérée comme un secours au cas où la première viendrait à se déchirer, un peu comme si l'on voyageait avec un Smartphone de secours !
Les langues d'Afrique subsaharienne sont pour la plupart à trois tons, c'est-à-dire qu'un même phonème prononcé à trois hauteurs peut, selon le cas, avoir trois significations distinctes. Le tambour sablier est capable de reproduire ces tons.
Mentionnons toutefois que, même si ce tambour est idéal pour remplir cette fonction, la plupart des tambours d'Afrique subsaharienne sont doués de langage puisque la plupart d'entre eux peuvent, par un jeu de frappes de hauteurs différentiées, émettre de deux à n sons. En Occident ce tambour est encore appelé “tambour d'aisselle”, une terminologie qui qualifie un certain mode de jeu, lorsque le tambour est tenu sous l'aisselle et que les liens sont pressés avec le bras. Mais ce n'est pas la seule manière de la jouer : les liens sont parfois comprimés avec la main sans que le tambour soit tenu sous l'aisselle. Aussi ce qualificatif est-il impropre. Chaque ethnie possédant ce tambour le nomme différemment dans sa langue.
Lieu & date : Village d'Obiré. Burkina Faso. 1999.
Durée : 01:09. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Pour les nécessités de nos recherches, le balafoniste de la cour royale Gan a accepté de démonter les lames du balafon royal minthoreego afin de créer un balafon sur fosse temporaire. Il joue ici, accompagné du tambour sablier kãgõgo. On peut voir la technique de jeu de tension manuelle des ligatures.
Dans la séquence suivante, nous pouvons entendre le tambour parler. Dans le royaume Gan, lors du sacrifice à l’esprit Mɑɑsɛ, le joueur de tambour sablier kãgõgo échange des paroles secrètes avec le sacrificateur : paroles codées sur le tambour et langage concret du sacrificateur. Au début, nous assistons à la réparation de la ligature de cuir ; un simple nœud permet d'abouter les deux sections. Au moment où le tambourinaire se relève, le tambour subit un inclinaison qui donne à entendre le glissement de petits objets se trouvant à l'intérieur. Nous n'avons pu savoir exactement de quoi il s'agissait, mais il semblerait que ce soient des gris-gris protecteurs.
Lieu & date : Village d'Obiré. Hameau de Niimie. Burkina Faso. 1999.
Durée : 01:08. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Les timbales africaines sont fabriquées avec de grosses calebasses dans lesquelles on pratique une ouverture circulaire d'une trentaine de centimètres de diamètre avant d'y tendre une peau fixée par un jeu de lanières de cuir. La tension de la membrane est modifiable grâce à des cales de bois insérées entre les tendeurs et la calebasse. Pendant le jeu, le musicien peut être assis ou debout. Ce type de tambour est généralement frappé à mains nues.
Chez les Lobi, les danses organisées à l'occasion d'initiations, de fêtes familiales (buúr) et pendant les périodes de repos, sont toujours accompagnées par deux balafons (buùr yolõ) (un balafon soliste et un autre d'accompagnement) et deux timbales gbòrò. Le balafon soliste est joué avec deux maillets. Le balafon d'accompagnement est joué soit avec deux maillets pour le contre-chant, soit avec un maillet tenu à main droite et une baguette de bois à main gauche frappant rythmiquement la lame la plus grave de l'instrument.
Lieu & date : Village d'Obiré. Hameau de Niimie. Burkina Faso. 1999.
Durée : 04:11. © Patrick Kersalé 1999-2024.