SOMMAIRE
Instruments soufflés / sifflés
Instrument soufflé
Instruments d'appel
Description. Flûte monoxyle à embouchure terminale à trois trous de jeu dont deux sont situés latéralement de manière opposée à environ un centimètre en dessous de l’embouchure et un à la base de l’instrument.
Usage. Instrument simulant le langage parlé. Il est utilisé pour annoncer un décès — dans ce cas, deux exemplaires sont joués — avec le koto, lors des dernières funérailles et au cours de la chasse.
Autres ethnies utilisant cet instrument. La plupart des ethnies du Burkina Faso utilisent ce type d'instrument et tout particulièrement les chasseurs.
Description. Flûte monoxyle à embouchure terminale en bois, à trois trous de jeu latéraux (deux d’un côté et un de l’autre). Cet instrument est généralement appelé “sifflet”.
Usage. Instrument de signalement et de communication simulant le langage parlé. Il est utilisé pour stimuler les lutteurs lors des luttes rituelles.
Autres ethnies utilisant cet instrument. Presque toutes les ethnies du Burkina Faso utilisent ce type d'instrument, notamment les chasseurs pour communiquer entre eux.
Encouragement de la lutte. Dans une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, les garçons pratiquent la lutte traditionnelle. La règle consiste à faire tomber l’adversaire sur le dos ou le ventre. Ici, on encourage les lutteurs avec une flûte kᴐrɔ̃sɩ en scandant des paroles simulées par la flûte.
Lieu & date : Opire. Octobre 1997. Interprète : Koffi Farma. Durée : 00:56.
© Patrick Kersalé 1997-2024.
Description. Flûte à embouchure latérale en bambou (matériau local) à deux trous (bᴐᴐfere tãnna) de jeu.
Usage. Instrument de signalement et de communication simulant le langage parlé. Il était joué par les bergers pour conduire les troupeaux et encourager la joute des bœufs.
Autres ethnies utilisant cet instrument. Presque toutes les ethnies du Burkina Faso utilisent ce type d'instrument, notamment les chasseurs pour communiquer entre eux.
Transmission des salutations 1
Lieu & date : Opire. 17 décembre 1996. Interprète : Assoro Farma.
Durée : 02:08. © Patrick Kersalé 1996-2024.
En décembre 1996, nous avons enregistré le dernier joueur de cet instrument, Assoro Farma, décédé en 1997.
— Votre frère, le petit Sɑ̃mbɩ, et votre sœur ᴐᴐwɛrɛ, m’ont chargé de vous transmettre leurs salutations.
— Est-ce qu’ils se portent bien ?
— Oui, ils se portent très bien.
Transmission des salutations 2
Lieu & date : Opire. 17 décembre 1996. Interprète : Assoro Farma.
Durée : 01:41. © Patrick Kersalé 1996-2024.
Un voyageur rencontre quelqu’un venant du village de son “petit oncle” auquel il est chargé de transmettre le message suivant : « Ton petit oncle te salue ». (Teneur du message dit en clair en ká̃asa).
Description. Trompe à embouchure latérale tʋtʋʋngɩa en corne d’antilope ou en calebasse en forme de massue. Cet instrument a aujourd’hui disparu.
Usage. Autrefois pour rassembler les jeunes gens.
Ethnies voisines possédant cet instrument. Les Lobi l’utilisaient autrefois comme instrument guerrier. Les Dyan l’utilisent encore pour encourager les laboureurs.
Vidéo associée
Description. Clochette en fer à battant interne.
Usage. Utilisée par les devins pour convoquer les entités spirituelles.
Ethnies voisines possédant cet instrument. Probablement l'objet sonore le plus utilisé par les devins au Burkina Faso pour convoquer les entités spirituelles.
Description. Hochet piriforme en calebasse à percuteurs internes : grains de mil ou graines d’une plante sauvage appelée localement yekire tʋ̃nɛɛ bie, litt. « Dieu s’inquiète pour l’enfant ».
Jeu. On imprime à l'instrument un mouvement rotatif.
Usage. Utilisé par le devin pour invoquer des génies sũuno'ko. A l'issue des trois premières rotations, les génies sont sensés avoir pris possession du corps du devin. Avant d'être remis à un initié, le hochet est consacré par l'initiateur par le sacrifice d’une volaille dont le sang est versé sur la calebasse.
Évènement fortuit. En ce jour du 1er janvier 2003, la case du porte-parole du 28e roi des Gan fut accidentellement incendiée. Un coup de vent projeta la porte de paille sur le foyer sur lequel le riz était en train de cuire. Mais voilà, tout accident a nécessairement une cause. C'est pourquoi les deux devins ont cherché à connaître la raison.
Cette pratique invite les esprits à se manifester de manière sonore. Les devins appellent les entités spirituelles à l’aide de hochets en calebasse. Selon la croyance, les chants interprétés en prémices sont directement inspirés par l’au-delà. Les oracles, rendus sous forme de métaphores, éclairent les consultants sur les causes de leurs problèmes, de leur maladie. Libre ensuite à chacun de les interpréter et d’agir en conséquence. L’arrivée d’un oracle est caractérisée par l’altération de la voix du devin. Ici, celle de l’homme, qui vient d’être possédé par l’esprit, mute de voix de poitrine en voix de tête.
Lieu & date : Village d'Obiré. Gan. Burkina Faso. 1er janvier 2003.
Durée : 01:16. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Description. Le vɩ̃vɩ̃ (prononcer vinvin) est un ronfle constitué d’une petite roue dentelée en calebasse, en bois, en métal ou en plastique doublement traversée par une ficelle.
Jeu. On vrille préalablement les deux brins de la ficelle puis on tire sur ses extrémités tout en relâchant aussitôt afin de permettre le réenroulement dans l’autre sens. Son vrombissement rappelle un peu celui du rhombe.
Usage. Divertissement des garçonnets.
Lieu & date : Village d'Obiré. 21 décembre 1999.
Durée : 00:34. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Rituel initiatique. Selon nos informateurs, l’initiation des jeunes garçons (nommée sorgo, du nom de l'entité spirituelle Sᴐrᴐ signifiant direction, piste, vers) a lieu à la période de la célébration des dernières funérailles (mars à mai). Les futurs initiés sont emmenés en brousse par des aînés qui leur demandent de se recroqueviller au sol, visage contre terre. C’est alors que les initiateurs font vrombir des rhombes sᴐrᴐ au-dessus des enfants effrayés par ce vacarme dont ils ne connaissent pas la nature.
Après l’initiation, les initiés porteront tout au long de leur vie leur nom d’initié. On pourra aussi les reconnaître grâce aux chevrons scarifiés sur leur bras gauche. Aujourd’hui, cette initiation est courte, tout au plus une journée et une nuit.
Nota : cet enregistrement est une reconstitution faite d’après les informations recueillies sur le terrain.
Description. Le rhombe sᴐrᴐ est un aérophone tournoyant dit “à air ambiant”, constitué d’une planchette oblongue attachée au bout d’une ficelle.
Jeu. On imprime à la planchette une double rotation : d’une part une auto-rotation et d’autre part un tournoiement au bout de la ficelle. Au cours de cette double action, la ficelle se vrille dans le sens imprimé au démarrage puis, lorsqu’elle arrive à la torsion maximum, la planchette s’immobilise une fraction de seconde, change de sens et ainsi de suite. L'air mis en vibration produit un vrombissement ressemblant au rugissement d'un fauve.
Usage
Cet instrument est répandu dans une grande partie de l’Afrique noire. Il a peut-être été emprunté par les Gan aux Lobi qui l'utilisent lors de leur grande initiation du jᴐrᴐ.
Ethnies voisines possédant cet instrument. Son utilisation est toujours secrète et réglementée par la tradition. Les non-initiés ne doivent jamais le voir et même se terrer lorsqu’ils l’entendent. Cet instrument représente la voix de l’entité Sᴐrᴐ matérialisée par deux petits canaris renversés.
Pour aller plus loin…
Description. Cet instrument fait exception chez les Gan car il porte un nom en langue jula. Il est constitué d’une grande calebasse servant ordinairement de récipient de cuisine et de la baguette koloma.
Le terme to.koloma.jara est une association de trois mots : to — bouillie de céréales ou de tubercules —, koloma — baguette servant à tourner le to lors de sa cuisson — et jara — lion.
Jeu. On renverse la calebasse sur le sol puis on prend la baguette koloma. On met de la cendre de bois sur la face intérieure de l’index ou du majeur. On pose le dessus du doigt sur la calebasse puis on frotte alternativement l’intérieur de la deuxième phalange avec la tige. Il en résulte un son grossier sensé imiter le rugissement du lion.
Utilisation. Pour effrayer les enfants qui pleurent.
Lieu & date : Opire. Hameau d'Ithabunthanga. Décembre 1999.
Intervenante : Mafomina Farma. Durée : 00:52. © Patrick Kersalé 1999-2024.
Description. Ceinture-sonnailles comportant entre 700 et 750 cauris (coquillages servant autrefois de monnaie : Monetaria annulus et Monetaria moneta) attachés par des fils de coton à une ceinture tressée dans le même matériau.
Jeu. Porté autour de la taille par les danseurs lors réjouissances, des dernières funérailles, du tog kpoko. Les mouvements de hanches très spécifiques de la danse gan permettent aux cauris de s'entrechoquer.
Description. Sonnailles de chevilles en bronze dans lesquels se trouvent de petites grains de bronze. Cet objet n'étant plus utilisé, la croyance populaire rapporte que certaines sonnailles auraient comme excitateurs internes de petites petites d'or. Précisons que le royaume gan était autrefois une zone aurifère.
Utilisation. Porté autrefois aux chevilles par les danseurs.