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PAE associés
> Chants du Moyen Âge européen
> Les instruments de musique du psautier d'Utrecht
DOCU associé
Le rebec, histoire de famille, par Olivier Féraud
Durée : 02:14.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Olivier Féraud compare le rebec qu'il a fabriqué à partir de l'iconographie et le r'bab arabo-andalou. L'un et l'autre monoxyles.
00:54 - Il compare les positions de jeu : le rebec est joué à l'épaule et le r'bab, da gamba. etc…
Le rebec
Durée : 01:50.
Le rebec apparaît au cours du XIVe s. Il s'inspire du r'bab arabo-andalou : la rubebe du XIIIe s.
Olivier Féraud improvise une pièce sur un instrument de sa fabrication.
La vièle, résurrection d'une famille, par Lionel Dieu et Evelyne Moser
Durée : 06:55.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Lionel Dieu présente, in situ, le jour de vièle de Saint-Donat-sur-l'Herbasse (XIIe s.), une vièle piriforme sans manche clairement détaché, ni touche. L'instrument présente des ouïes et un bouton d'attache des cordes.
01:39 - Evelyne Moser présente une petite vièle piriforme à trois cordes, reconstituée à partir de l'iconographie d'un chapiteau de l'église de Gargilesse (XIIe s.), l'organologie et les techniques de jeu. Puis elle évoque son choix d'avoir fait installer une âme sous le chevalet, un élément de discorde scientifique.
04:36 - Evelyne Moser présente une grande vièle ovale à cinq cordes dont certaines servent de bourdon. L'un des bourdons se trouve à l'extérieur de la touche pour un jeu rythmique optionnel avec le pouce.
Duo luth - vièle
Francisco Orozco (chant et luth médiéval) et Evelyne Moser (vièle) interprètent la première des 420 Cantigas de Santa Maria, en langue gallégo-portugaise. Ils utilisent tous deux des instruments issus de la recherche en archéomusicologie :
Durée : 05:47.
Duo flûte - vièle
Cette pièce au caractère dansant « Apris ai qu'en chantant plour » est une chanson d'un trouvère anonyme.
Evelyne Moser joue une petite vièle piriforme à manche monoxyle réalisée par Richard Earle, d'après les sculptures des chapiteaux de l'église de Gargilesse (Indre). Il est intéressant de noter la positon choisie pour tenir l'archet ; les doigts placés entre la baguette et la mèche en règlent directement la tension.
François Lazarevitch utilise une flûte à six trous confectionnée par Jeff Barbe.
Durée : 02:28.
Le tambourin à cordes (choron), par Xavier Terrasa
S'il peut désigner d'autres instruments, le terme choron qualifie le plus souvent le grand tambourin à cordes qui apparaît dans l'iconographie des XIVe et XVe s. Jean Lefèvre, au XIVe s., parle du « choron d'une grant boise, quant on le bat dessus la corde, avecques les autres s'accorde ».
Il met ainsi en valeur sa capacité à se mêler à d'autres instruments.
Il faut sans doute trouver son origine dans le monocorde. L'expérimentation montre qu'en tendant fortement sa corde, le son n'a aucune puissance lorsqu'elle est pincée ; mais frappée par une baguette, sa force devient surprenante.
Les instruments représentés ont généralement deux ou trois cordes épaisses, probablement en boyau, tendues sur une longue caisse, parfois de hauteur d'homme.
Certains instruments rectangulaires, de plus petite taille, posés sur les genoux, paraissent également, munis de six à huit cordes.
Durée : 01:02.
Les nécessités de l'enseignement musical ont engendré un “monocorde à cordes multiples” dénommé kanon, terme désignant le monocorde des grecs et qui signifie ”la mesure” ». On trouve aussi la forme micanon. Il prend rapidement le nom de psaltérion, salterion et même sautier : psalterio désignant dans la Bible l'instrument destiné à l'accompagnement des psaumes. On l'observe pour la première fois sur le portail de Chartres (1145). Très rapidement, il est utilisé comme un véritable instrument de musique, comme le prouvent les chœurs doubles du psaltérion présent sur les genoux de Musica de Chartres, pourtant symbole de l'enseignement musical.
Les manières de le jouer sont multiples dès son apparition : pincé avec les doigts, des bâtonnets et des plectres, frappé avec des baguettes. Mais, il faut attendre le XVe s. pour relever l'usage des baguettes percutantes. Néanmoins, dans une scène profane champêtre contenue dans un manuscrit bourguignon, son usage comme instrument d'initiation musicale est encore attesté à cette époque par une femme qui initie un jeune enfant.
L'arrangement des cordes par paires ou triplets suggère l'usage de cordes métalliques En revanche, certains modèles graves n'avaient qu'une grosse corde par note.
Le qanun, dans sa forme aboutie date du XIXe s. et ne peut être considéré comme le descendant du psaltérion. Le terme existe en arabe au Xe s., mais il s'agit d'une traduction du grec kanon.
La cithare sur table se caractérise par un seul plan de cordes tendues sur une table et surélevées par une ou deux barres, parallèles ou divergentes, faisant office de chevalet. À la fin du Moyen Âge, le contour de la caisse à fond plat peut adopter une multitude de formes géométriques. Les instruments peuvent être montés de cordes simples ou de chœurs percutés de différentes manières. Mécanisés, ils donneront naissance aux instruments à clavier.
Duo psaltérion - vièle
Durée : 02:34.
Olivier Féraud improvise sur un instrument de sa fabrication. Les cordes métalliques, doublées, sont pincées par deux plectres.
Il adopte ensuite un jeu plus rythmique sur lequel la vièle d'Evelyne Moser reprend la mélodie d'un trouvère anonyme : « En mai la rousée ».
La vielle à roue, l'archet perpétuel, par Lionel Dieu
Lionel Dieu dresse un rapide tableau de l'histoire de la vielle à roue avec ses multiples variantes : siphonie, syphonie, cifonie, chifonie, chiphonie, cinfonie, cymphonie, symphoine, chiphornie, cyfanie, cyfoine, semphaine. Chifonie est une évolution orthographique et rien ne permet d'y voir exclusivement la vièle rectangulaire.
La sculpture romane montre que l'organistrum s’utilise exclusivement dans un contexte pédagogique. La basse perpétuelle produite par la roue permet l'étude du déchant et des polyphonies romanes peu évoluées.
La “trompette”, corde qui fait sursauter, sous l'action du coup de poignet, un petit chevalet appelé “chien”, est présente au XVe s. sur des vielles de forme “flamande”, sur le Jardin des délices de Jérôme Bosch (1503).
Durée : 02:17.
La symphonie
Xavier Terrasa interprète « trop penser », une chanson notée vers 1500 dans le Manuscrit de Bayeux. Il s'accompagne avec un instrument réputé utilisé par les mendiants, la symphonie. On connaît d'autres orthographes et appellations : simphonie, chifonie, appelée par la suite vielle à roue, autre déformation de vièle à roue. Le modèle utilisé a été confectionné par Xavier Leclerc, d'après plusieurs représentations iconographiques.
Durée : 02:30.
L'organistrum
Maxime Fiorani, Xavier Terrasa et Christophe Deslignes évoquent une “leçon de chant” donnée dans un monastère et reprennent l’hymne à saint Jean-Baptiste Ut queant laxis attribué à Paul Diacre (Warnfridus), mort vers 799 au monastère du Mont Cassin.
C'est en s'appuyant sur cette hymne que Guido d’Arezzo propose, vers 1025, une nouvelle méthode de notation s’appuyant sur une portée de quatre lignes. Pour nommer les degrés de l’hexacorde, il désigne chaque note par la première syllabe de chaque vers : Ut queant laxis/Resonare fibris/Mira gestorum/Famuli tuorum/Solve polluti/Labii reatum.
L'organistrum est un instrument d'enseignement. L’archet perpétuel de la roue permet de longues notes tenues. Il nécessite deux musiciens : l’un tourne la roue, l'autre manipule les tirettes qui permettent de changer les notes. Dans un souci d'équilibre par rapport aux voix, ils n'utilisent ici qu'une corde en bourdon. Ils font également appel à un autre instrument pédagogique : le carillon.
Durée : 03:18.
La guiterne, par Jean-Paul Bazin
La guiterne est un luth monoxyle. Il apparaît en Europe vers 1270, probablement apporté par les Arabes, et disparaît vers 1520. Il comporte généralement un tête zoomorphe, variable selon le goût du luthier ou du commanditaire. Il fut utilisé par des troubadours et dans l'Ars Nova. Certains virtuoses du XVe s., comme Pietrobono, accèdent à une notoriété européenne.
Durée : 01:37.
La guiterne (jeu)
Durée : 01:46.
Dans cette séquence, Olivier Féraud improvise sur une guiterne qu'il a fabriquée d'après une sculpture rouennaise du XIVe s. Il est intéressant de comparer la sonorité de cet instrument à celle de la séquence précédente.
La citole, un luth en forme de feuille de houx, par Francisco Orozco
La citole (citola ou cedra en espagnol) présentée ici est un luth monoxyle sur lequel on a collé une table d'harmonie en bois, ajourée d'une rosace. Elle comporte cinq cordes. Il s'agit d'un prototype de Carlos Gonzales, c'est pourquoi il comporte dix chevilles à la demande de Francisco Orozco. La partie sommitale est sculptée d'une tête de grenouille. Les cordes sont grattées avec un plectre. La citole est caractéristique des instruments de jongleurs, notamment espagnols, des XIIIe et XIVe s.
Durée : 03:11.
La citole (chant)
Durée : 02:53.
Francisco Orozco accompagne d'une citole ce chant tiré des Carmina Burana : « Olim sudor Herculis ». Il est attribué à l'un des plus grands intellectuels du XIIe s. : Pierre de Blois. Sur un ton ironique, il se prétend ici plus fort qu’Hercule… qui s’avoue vaincu devant le premier sourire venu d’une jeune fille.
Le luth, à la croisée des cultures, par Francisco Orozco
Ce luth a été réalisé par Carlos Paniagua d'après une sculpture du portail de la cathédrale de Leon (Espagne, vers 1250). Il comporte quatre cordes doubles grattées avec un plectre. La table d'harmonie est percée de quatre ouïes en forme de trèfle d'influence islamique. Le manche comporte des frettes. De nombreuses informations anciennes sur la fabrication et le mode de jeu nous sont parvenues. Le luth était, à l'époque, l'instrument des compositeurs, à l'image du piano de nos jours.
Durée : 03:59.
Duo luth - guiterne
Catherine Perrin combine le jeu simultané avec un plectre et avec les doigts. Cette technique convient parfaitement pour les pièces polyphoniques du XIVe et XVe s. L'instrument à cinq chœurs (cordes doubles) qu'elle utilise a été réalisé par Joël Dugot. La pièce interprétée est une ballata à trois voix de Francesco Landini (vers 1325-1397) : « Cara mie donna ». Jean-Paul Bazin joue la ligne supérieure sur une guiterne reconstituée par Carlos Gonzalez d'après une célèbre fresque de Simone Martini. Le luth tient les deux autres lignes. À la reprise, la guiterne ornemente la ligne mélodique, faisant appel à une technique annonçant la mandoline.
Durée : 02:52.
Duo luth - vièle
Francisco Orozco (chant et luth médiéval) et Evelyne Moser (vièle) interprètent la première des 420 Cantigas de Santa Maria, chantée en gallégo-portugais. Ils utilisent tous deux des instruments issus de la recherche en archéomusicologie :
Francisco Orozco joue avec un long plectre tenu entre le pouce et l'index, mais qui émerge entre l’index et le majeur. Il alterne en pinçant les cordes avec le pouce l’index et le majeur, l’auriculaire est posé sur la table ; il s’agit d’une tenue attestée par l'iconographie.
Durée : 05:47.
La vihuela à plectre, un luth aragonais, par Francisco Orozco
La vihuela à plectre ou vihuela de peñola en espagnol est apparu au milieu du XVe s. en Aragon. La forme aux éclisses cintrées provient de celle de la vihuela de arco, où elle se justifie par le passage de l’archet. Mais, les cordes sont pincées par un pendola : un plectre. Peu à peu, ce plectre est abandonné et les cordes sont pincées avec les doigts. La vihuela de mano peut être considérée comme la première forme de la guitare actuelle.
L'instrument entre les mains de Francisco Orozco a été reconstitué par Carlos Gonzales.
Durée : 03:47.
La harpe, la juste proportion, par Françoise Johannel & Yves d'Arcizas
Durée : 05:00.
La séquence pas-à-pas
00:00 - Françoise Johannel montre une harpe du XIIIe s. construite par Yves D'Arcizas d'après un manuscrit des Cantigas de Santa Maria rassemblés par le roi d'Espagne Alphonse le Sage (1221-1284). Elle comporte trois parties : la caisse de résonance (taillée dans la masse), la console et la colonne. Celles-ci s'emboîtent et sont maintenues par la simple tension des cordes. Elle possède douze cordes en boyau et une tête zoomorphe.
00:52 - Yves d'Arcizas présente les rapports de longueur entre les instruments, en lien avec les dimensions corporelles et la taille des boyaux des moutons !
02:52 - François Moser fabrique une corde en boyau de mouton tandis qu'Yves d'Arcizas nous offre des informations rares sur la progression des diamètres des cordes en fonction des longueurs et notes souhaitées. Il évoque également les cordes fabriquées par les Gallois sur la base du diamètre d'un crin de cheval.
La harpe (d'après les Cantigas de Santa Maria)
Durée : 01:49.
Françoise Johannel développe un jeu tout en ornementation sur le thème d'une Cantiga de Santa Maria (XIIIe s.). Elle utilise une petite harpe à 12 cordes en boyau reconstituée par Yves d'Arcizas d'après la miniature de la Cantiga 380 du Manuscrit de l'Escurial.
La harpe à harpions, une esthétique, par Françoise Johannel & Yves d'Arcizas
Durée : 02:59.
La harpe à harpions possède sans doute l’une des sonorités les plus insolites du monde musical médiéval tardif. Elle est due aux harpions, petites pièces placées à la base des cordes apportant une stridence recherchée à l’époque. La technique de jeu consiste à étouffer les sons avec les mains afin de limiter le “brouhaha” sonore qui en résulte.
Françoise Johannel joue une pièce du XVe s. recueillie dans le Recueil de Marguerite d'Autriche : « La Danse de Clèves ».
La harpe à harpions (jeu)
Durée : 02:45.
La technique de jeu de la harpe à harpion est délicate. Elle consiste à étouffer les sons avec les mains afin de limiter le “brouhaha” sonore qui résulte de la longue vibration des cordes.
Françoise Johannel joue une pièce du XVe s. issue du Recueil de Marguerite d'Autriche : « La Danse de Clèves ».
La harpe à harpions (jeu sans les harpions)
Durée : 01:38.
Françoise Johannel joue la même harpe du XVe s. que précédemment mais les harpions ont été déconnectés des cordes. Le son est doux. La pièce est un virelai anglais du XIVe s. intitulé I rede that you be joly and glad.
Duo vihuela de peñola - harpe à harpions
Durée : 04:14.
Françoise Johannel et Francisco Orozco interprètent Mit ganzcem Willem extrait de Fundamentum organisandi, XVe siècle. L'auteur est Conrad Paumann, organiste, luthiste et harpiste aveugle.
Quatuor : harpe à harpions, deux luths, guiterne
Durée : 01:35.
Ce quatuor interprète une pièce du compositeur flamand Johannes Martini (seconde partie du XVe s.) : Non seul Uno. Il a effectué l'essentiel de sa carrière à la Cour de Ferrare. Il a surtout composé de la musique polyphonique à caractère religieux et a légué un recueil de musique instrumentale jamais enregistrée à notre connaissance.