Pays Inde, Rajasthan
Année 2008
Format 16:9 -
HD
Durée 53'18"
Réalisateur Patrick Kersalé
Vidéo, photos, textes : © Patrick Kersalé 2008-2024.
Mon intention, à travers ce film tourné en 2006 et produit en 2008, a été de montrer la richesse et la vitalité d’une culture géographiquement et économiquement isolée par les sables du désert du Thar. Musique sacrée ou profane, la nuance est parfois ténue tant la quotidienneté des Rajasthanis est baignée par le mode de pensée de l’hindouisme mais aussi la forte influence de l'Islam sur leur culture musicale.
Ce qui fait le particularisme de l’Inde en général et du Rajasthan en particulier, c’est l’appartenance des musiciens et des danseurs à des castes (notion officiellement abolie depuis 1947), chacune ayant sa spécialité, chacune détentrice d’un patrimoine culturel inestimable, dont une part a été jadis cultivée à l’ombre des palais des Maharajahs. Si le pouvoir des cours princières s’est aujourd’hui effacé au profit de celui de l’Union Indienne, les musiciens, eux, sont toujours là. Il en est de même pour les fanfares militaires (band) et les ensembles de bagpipes introduits par les colons britanniques au XIXe siècle. Bien que le bouddhisme et la notion d’impermanence soient nés en Inde, le premier y a quasiment disparu et la seconde semble s’être muée en un état de permanence… Chaque musique et chaque danse nous transporte dans une sorte d’intemporalité. La statuaire des temples, largement composée de représentations de musicien.nes et de danseuses, semble n’avoir pas pris une ride tant se fondent le passé et le présent.
Ce film est une invitation à découvrir cette culture avec ses musiques et ses danses telles qu’elles vivent dans les temples, les fêtes villageoises ou encore les festivals.
Le slogan du ministère du tourisme indien, “Incredible India”, est parfaitement justifié !
La culture musicale traditionnelle du Rajasthan, originellement élaborée dans le creuset de l’hindouisme puis, plus tard, à l’ombre des cours hindoues-musulmanes, est d’une étonnante richesse et d’une rare beauté. Les instruments de musique et les postures de danses n’ont pas manqué d’inspirer les artistes pour la décoration des temples et palais. Mais les Maharajahs, autrefois généreux mécènes de la création artistique, sont désormais déchus de leurs privilèges, privant ainsi les musiciens de précieux subsides.
Toutefois, les artistes, riches de leurs savoir-faire ancestraux, continuent à se produire lors des rituels religieux, des foires aux bestiaux, des pèlerinages et autres mariages où il est de coutume de dépenser sans compter… Au Rajasthan, le nombre de fêtes est tel, qu’un vieil adage indien assure que les Rajasthanis en célèbrent neuf par semaine ! Et quand les artistes n’animent pas cérémonies et fêtes traditionnelles, ils courent les sites touristiques, se produisent dans les festivals et les salles de concert en Inde et à l’étranger.